Notre corps doit être souple et mobile, suivant un équilibre judicieux de tension/rigidité/souplesse. Les vibrations et les rythmes étant la source de toute forme de vie, il faut donc que chaque partie de notre corps puisse correctement vibrer (onduler) à la fréquence qui lui est propre. Ces mouvements ne doivent être ni restrictifs, ni trop amples. Si la rigidité est trop importante, la fréquence va être assourdie. Si la souplesse est trop importante, celle-ci va entraîner du désordre.

Nos oreilles possèdent des nombreuses connexions nerveuses qui sont en relation avec les deux parties de notre cerveau mais aussi avec l’ensemble de notre corps. Ces connexions vont dans les deux sens : les capacités de vibrations de notre corps influencent notre système auditif et les vibrations perçues par nos oreilles influencent et entretiennent la qualité des vibrations de notre corps.

C’est la raison pour laquelle la qualité de notre système d’audition est représentatif de notre état et de nos possibilités tant physiques que psychologiques :

• les tensions de notre corps modifient notre perception des fréquences liées à ces parties du corps ;
  
• les différents types de stress auxquels nous sommes confrontés influencent notre perception de certaines bandes de fréquences ;
  
• comme notre corps présente une symétrie gauche/droite, notre symétrie auditive est aussi influencée par notre état physique ou psychologique.

Notre état physique ou mental va donc privilégier ou réprimer certaines fréquences de notre spectre auditif :

• soit en nous empêchant de « tendre l’oreille » à certaines fréquences,
  
• soit en nous rendant trop réceptifs à d’autres fréquences

Par une gymnastique de l’oreille, axée sur un système musical de sons filtrés en alternance, il est possible d’atténuer ces déséquilibres, de privilégier une meilleure symétrie et ainsi redonner à tout l’organisme une nouvelle capacité de s'adapter.

Notre bien-être étant étroitement lié à la qualité de nos rapports sociaux et à nos capacités d’échanges et de communication, c’est toute notre vie qui est transformée.

La thérapie "Audio-Psycho-Phonologie" (APP)
L'oreille électronique et l'effet Tomatis ®

Tomatis a découvert qu'en agissant sur la tension de la chaîne des osselets de notre oreille moyenne, il était possible de reprogrammer électroniquement notre écoute déficiente: en mettant alternativement "au repos", puis "en action" la chaîne ossiculaire de notre oreille interne, nous lui imposons une gymnastique auditive qui va lui permettre de "remuscler" sa fonction déficiente. Ce processus est réalisé au moyen d'un appareil (oreille électronique) qui va automatiquement effectuer un effet de bascule permettant une augmentation des sons grâves pendant la phase de repos, et une augmentation des sons aigus pendant la phase active

Il est ainsi possible de remoduler les parties déficientes des courbes d'écoutes.

LES DECOUVERTES DE TOMATIS

Introduction

Alfred, Angelo Tomatis, était un oto-rhino-laryngologiste qui a développé une méthode de rééducation orthophonique, basée sur ses découvertes fondamentales permettant une nouvelle compréhension du système de l'écoute.

Selon Tomatis, notre tympan transmet directement ses vibrations à notre oreille interne via la conduction osseuse des os de notre crâne (c'est d'ailleurs de cette façon que les poissons perçoivent les sons).
La chaine d’osselets (marteau, enclume, étrier) qui relie le tympan à l’oreille interne sert à ECOUTER (à cibler les sons que nous voulons écouter) plutôt qu'à ENTENDRE; cette chaine d’osselets est aussi un amortisseur qui protège notre système auditif.

Lorsque nous parlons ou lorsque nous chantons, nous percevons d’abord le son que nous émettons via notre conduction osseuse (à la vitesse de 4.000 mètres par seconde); et cela, approximativement 250 millisecondes avant la perception via la conduction aérienne (à la vitesse de 340 mètres par seconde).

Tomatis a eu l’idée de réaliser des audiogrammes reprenant à la fois un test d’écoute réalisé par voie osseuse et un test d’écoute réalisé par voie aérienne. Les courbes idéales ont été définies à partir d'audiogrammes de musiciens talentueux et en particulier d’Enrico Caruso.

Courbes idéales des conductions osseuse (en rouge) et aérienne (en bleu)

Physiologiquement, la courbe idéale représente le bon fonctionnement des muscles et les activités des oreilles en général ; et psychologiquement, une bonne intégration du sujet. Le déséquilibre entre la conduction osseuse et la conduction aérienne indique la perte d’harmonie entre le monde interne et externe du sujet, et entre sa personnalité réelle et sa personnalité publique. La relation entre les deux courbes représente la distance entre le sujet et les autres.

Les découvertes fondamentales de Tomatis

• La voix (le spectre de fréquences vocales) ne contient que ce que l'oreille entend (le spectre des fréquences reprises sur l'audiogramme).
• Si l'on donne à l'oreille la possibilité d'entendre correctement les fréquences perdues, celles-ci seront restituées dans l'émission vocale.
• En créant pendant un temps suffisant une stimulation auditive ciblée, il est possible de modifier la voix de façon permanente.

Le spectre de fréquences est en relation avec différentes parties du corps et différents organes. Les lacunes dans le spectre auditif nous indiquent les "faiblesses" de notre organisme. La réharmonisation du spectre auditif pourra soulager ces régions plus sensibles de notre corps.

Les fonctions de l'oreille selon Tomatis

Assurer l'équilibre et la coordination des mouvements

L'oreille détermine nos attitudes posturales et nous permet d'intégrer l'image de notre corps. C'est la caractéristique de notre posture qui est la clé de notre système de communication et notre accès à l'information.
Une bonne coordination des mouvements passe obligatoirement par un fonctionnement optimal de notre système auditif.

Donner de l'énergie au cerveau (recharge corticale)

Lorsque nous sommes en mouvement, nous consommons l'énergie de notre corps, mais chaque mouvement fournit de l'énergie à notre cerveau. Les impulsions nerveuses provenant du centre de l'équilibre (situé dans l'oreille interne) apportent une énergie indispensable à notre cerveau. Il n'est plus à démontrer ni les bienfaits de l'exercice physique sur notre mental, ni l'épuisement consécutif à une longue période d'alitement.

Lorsque nous percevons des sons, notre oreille interne envoie des impulsions nerveuses à notre cerveau et procure aussi une charge corticale indispensable à notre bien être. La configuration de notre oreille est telle que les sons aigus (et principalement les sons riches en harmoniques chargent notre cerveau, tandis que les sons graves le déchargent: les sons de la nature (chant des oiseaux, ruisseaux, musique classique...) sont bénéfiques; le ronronnement des machines, des couveuses, des voitures, de la musique moderne,... nous épuisent.

Les impulsions nerveuses provenant du centre de l'équilibre fournissent 60% de l'énergie nécessaire à notre bien-être; les 40% restants doivent être fournis par les imulsions nerveuses provenant de l'appareil auditif.

Protection de l'oreille interne

La chaîne des osselets de l'oreille moyenne sert à modifier la tension tympanique pour amortir les intensités sonores nuisibles

L'oreille moyenne sert à écouter plus qu'à entendre

On "tend l'oreille" pour écouter. L'oreille moyenne (la chaîne des osselets) sert à cibler les sons que l'on veut ou que l'on accepte (dimension psychologique) d'écouter. On tend le tympan pour se mettre en résonance avec le son ciblé. L'écoute est gérée par notre cerveau émotionnel (notre thalamus). Suivant notre état émotionnel, nous risquons de ne pas entendre certaines paroles qui nous touchent.

L'importance du système neuro-végétatif (nerf vague)

Le nerf vague (système parasympathique) a une grande intéraction avec notre système d'écoute. Le nerf vague est le seul nerf qui soit à la fois moteur, sensoriel et neurovégétatif. Ce nerf joue un rôle important dans notre relation entre notre système nerveux et le monde extérieur (cfr Porges). Notre tympan est une des principales portes d'entrée du monde extérieur et notre oreille est directement connectée au nerf vague. En stimulant l'oreille, on a une action directe sur le nerf vague et on peut obtenir une harmonisation de notre système neurovégétatif.

Importance de la voix de la mère

Pendant la grossesse, le cerveau du foetus se nourrit des vibrations de la voix maternelle (à quatre semaines et demie, l'oreille du foetus est déjà fonctionnelle). Selon Tomatis, "l'embryon est soumis à des influences sonores qui impriment en lui, sous forme d'engrammations, des impressions indélébiles qui marqueront des rythmes, des cadences, voire des structures de base".

La voix de la mère est transmise à travers la colonne vertébrale de la maman jusqu'au crâne du bébé. Un mauvais positionnement (une mauvaise connection du crâne du bébé avec les os de la mère) ou un accouchement prématuré ne permettent pas au bébé d'avoir suffisamment bénéficié de cette nourriture sonore. Il est possible de combler cette carence en recréant électroniquement le son de la voix maternelle telle qu'elle est perçue par le foetus dans le ventre de sa mère.

Les tests d'écoute (audiogrammes)

Les audiogrammes reprenant à la fois un test d’écoute réalisé par voie osseuse et un test d’écoute réalisé par voie aérienne. Tomatis a défini les courbes idéales à partir d'audiogrammes de musiciens talentueux et en particulier d’Enrico Caruso.

Courbes idéales des conductions osseuse (en rouge) et aérienne (en bleu)

Tomatis suit fidèlement la réponse de l'oreille, contrairement aux audiogrammes médicaux qui apportent une correction afin de normailiser (linéariser) les courbes dans les différentes fréquences. Les courbes naturelles suivent une courbe ascendante partant des basses fréquences vers les moyennes, pour légèrement retomber dans les hautes fréquences. L'oreille présente donc physiologiquement une préférence dans la zone comprise entre 1.000 et 4.000 Hz qui correspond à la zone du langage.

Exemple de test d'écoute des conductions osseuse (en rouge) et aérienne (en bleu)
L'oreille gauche est représentée par la lette L; la droite par la lettre R

La courbe aérienne (en bleu) représente notre relation avec le monde extérieur. C'est aussi notre capacité à cibler les sons et à s'en protéger. La courbe osseuse (en rouge) notre monde intérieur. C'est aussi la connexion directe à notre oreille interne (sans passer par l'oreille moyenne).

Le déséquilibre entre la conduction osseuse et la conduction aérienne indique la perte d’harmonie entre le monde interne et externe du sujet, et entre sa personnalité réelle et sa personnalité publique. La relation entre les deux courbes représente la distance entre le sujet et les autres.

Les fréquences sont liées à différentes parties du corps et l'interprétation varie en fonction de l'oreille (gauche ou droite).
En voici un résumé très succint dans les deux tableaux ci dessous:

Cliquez sur le tableau pour l'agrandir

La spatialisation

C'est la faculté de localiser correctement le son émis. Il peut arriver qu'à certaines fréquences, le son émis à une oreille soit perçu comme étant produit à l'autre oreille.

La sélectivité

La sélectivité représente la faculté de discernement du passage des sons graves aux aigus et inversément. C'est aussi notre capacité à discerner un son parmis d'autres ou à différentier une personne dans un groupe.Vers 8-10 ans, cette faculté doit être pleinement fonctionnelle. Un manque de sélectivité met en évidence un rideau émotionnel qui nous sépare du monde extérieur: on voit le monde mais on n'y participe pas.

L'oreille directrice

Nous avons tous une oreille directrice. Mais il est impératif que ce soit l'oreille droite qui prime. Le test est réalisé en envoyant différents fréquences au milieu du front. Chaque fréquence testée a une signification particulière en fonction de l'oreille qui la perçoit.

La thérapie

La majeure partie de la thérapie consiste donc à écouter de la musique filtrée au moyen d'un casque permettant à la fois l'écoute par voie aérienne (oreilles) et par voie osseuse (au moyen d'un diffuseur spécifique placé au sommet du crâne)

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